Ce colloque a l’ambition d’offrir un espace de réflexion critique sur les formes de production, de circulation et de validation des connaissances à l’époque du numérique dans le domaine des sciences humaines durant trois journées de discussion et d’échanges entre chercheur·euse·s québécoi·e·s et européen·e·s. Les recherches des participant·e·s sont animées par la considération suivante : la connaissance ne peut être appréhendée qu’en prenant pleinement en compte les formes matérielles de son inscription. En outre, les conférencier·ère·s comprennent les humanités numériques comme une approche qui permet de remettre en question les technologies du savoir à la fois d’un point de vue pratique (développement et analyse des outils) et théorique (réflexion sur les enjeux épistémologiques des changements des formes matérielles d’inscription).
Alors que les environnements numériques déterminent l’espace de notre accès à la connaissance, il devient désormais urgent d’examiner à nouveaux frais des questions épistémologiques. Quels sont les modes de connaissance à l’ère du numérique? De quelle manière les plateformes et les environnements numériques façonnent-ils la pensée et le savoir? Comment préserver dans l’avenir une multiplicité de modèles épistémiques?
C’est dans ce sens que le comité organisateur invite les conférencier·ère·s du colloque à considérer les humanités numériques comme une approche consistant à s’interroger sur ce que deviennent l’humain et son savoir à l’époque du numérique. Le développement d’outils est toujours associé à des expérimentations et à des usages pour conserver une vision critique des outils et des modèles épistémologiques sur lesquels ils sont fondés, ainsi que sur les valeurs et les visions du monde qu’ils proposent. Cette réflexion implique le développement d’une théorie générale de ce que deviennent les humanités dans un rapport changeant aux supports de production et de circulation de la connaissance.
Responsables: Michael Eberle-Sinatra (UdeM), Jean-François Vallée (Collège de Maisonneuve), Marie-France Guénette(U. Laval), Joana Casenave (Université de Lille) et Dominic Forest (UdeM).