Journée d’étude «Investir l’espace et le territoire : nouvelles coordonnées narratives des arts littéraires»
Littérature québécoise mobile, dans le cadre du Festival Québec en toutes lettres
Maison de la littérature (Québec), vendredi 20 octobre 2023
Organisation: René Audet (U. Laval/Figura/LQM) et Corentin Lahouste (U. Laval/Figura/LQM)
Dans la perspective de poursuivre le travail mené depuis plus de trois ans au sein du Laboratoire Ex situ (U. Laval) sur les pratiques d’arts littéraires et leur percée dans l’écosystème littéraire et culturel, et de donner suite à la manifestation scientifique co-organisée par nos soins lors de la précédente édition du festival Québec en toutes lettres, aura lieu, le 20 octobre prochain, une journée d’étude portant sur les pratiques narratives d’arts littéraires qui investissent l’espace ou explorent les territoires habités.
Les arts littéraires désignent les pratiques créatives du texte littéraire qui ne recourent pas à la forme canonique du livre, pour plutôt inscrire le geste de création littéraire dans d’autres dynamiques médiatiques. Multiples et polymorphes, elles couvrent un large éventail d’oeuvres, certaines relevant du spectacle et de la performance, d’autres de l’exposition muséale, d’autres encore d’un travail d’appropriation des supports, autant analogiques que numériques ou scéniques, au point de rencontre avec des écritures et des disciplines voisines.
Pour cette journée d’étude, nous souhaitons nous intéresser aux rapports des arts littéraires avec l’espace et le territoire, en écho au thème de l’édition 2023 du festival. Nous formulons l’hypothèse que cette dimension spatiale participe étroitement d’un recours à la narrativité pour faire se déployer des représentations topographiques du monde, des imaginaires, des façons alternatives d’habiter le réel. Que dire de la performativité singulière des arts littéraires, lorsque ces oeuvres créent ou occupent des espaces qui ne sont pas d’emblée associés à la pratique littéraire? Comment leurs formes et modalités publicationnelles innovantes convient-elles le récit littéraire dans de nouveaux horizons et espaces d’expression? Quelles dispositions et quels dispositifs narratifs singuliers certaines d’entre elles font-elles émerger, en réaménageant les liens entre structure textuelle, spatialité et interfaces médiatiques? Ces questions que nous souhaitons soulever à l’occasion de cette manifestation scientifique conduiront à explorer divers usages narratifs que les oeuvres et pratiques d’arts littéraires permettent d’envisager, dans lesquels la culture littéraire contemporaine peut par ailleurs trouver certaines voies possibles de renouvèlement.
C’est donc le rapport entre espace, médialité et narrativité qu’on tâchera spécifiquement d’investiguer dans l’optique de mieux saisir de nouvelles coordonnées narratives propres aux oeuvres et pratiques d’arts littéraires. En lien avec la thématique territoriale inscrite au coeur de la quatorzième édition du festival, il s’agira donc de se concentrer, au niveau des types de corpus pris en considération, sur des propositions d’arts littéraires déployant le geste d’écriture selon des modalités spatiales (matérielles et médiatiques) qui se situent à des lieues de la forme conventionnelle du livre.
Pourront ainsi être examinés, entre autres:
- des textes ou processus littéraires scénographiés, inscrits en régime d’exposition, tels que Le legs, portée par l’écrivain Louis-Karl Picard-Sioui ou WREK NOT WORK d’Olivier Deprez ;
- des œuvres littéraires cartographiques, à l’instar du projet collectif Oùrs.land développé à la fois en format papier (Possibles Éditions, 2019) et au format numérique ;
- des réalisations littéraires plurimédiatiques ou des narrations transmédiales, dont les contenus se voient diffractés sur plusieurs supports concomitants, ainsi que les pratiques de Céline Huyghebaert ou de Véronique Béland le donnent à appréhender ;
- des fictions hypermédiatiques développées en contexte numérique comme Motto.io (2020) de Sean Michaels ;
- des productions vidéoludiques ou immersives à dominante littéraire, comme Les frères Miller du collectif St-Laurent-Sachet ou Ciel à outrances de Brigitte Poupart et Madeleine Monette ;
- des propositions littéraires investissant l’espace public, telles que les projets de type balade/parcours littéraires comme Les îles invisibles développé par Daniel Canty, Hypercity à Genève, Les lignes de désir de Pierre Ménard et Anne Savelli, aussi bien que des interventions murales ou affichistes comme celles, par exemple, proposées par Timotéo Sergoï.
Ces corpus, très dissemblables dans la manière dont ils investissent l’implémentation du geste d’écriture, permettront – on l’espère – de mettre en lumière des usages narratifs novateurs dont il conviendra d’analyser les traits définitoires, ainsi que de saisir le déploiement narratif de récits qui participent d’une dynamique médiatique et matérielle échappant aux conventions du codex.
Les propositions, d’environ 200 à 300 mots, accompagnées d’une brève notice biographique, pourront nous rejoindre aux adresses rene.audet@lit.ulaval.ca et corentin.lahouste.1@ulaval.ca pour le 20 juin prochain. Nos retours sur celles-ci suivront dans la première moitié de juillet.
Les références bibliographiques et la documentation sont disponibles sur le site du Laboratoire Ex situ.
Projet Littérature québécoise mobile
Festival Québec en toutes lettres et Maison de la littérature de Québec
RAPAIL (Réseau des arts de la parole et des arts et initiatives littéraires)