Depuis le 13 mars 2020, le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises-CRILCQ a amorcé en partenariat avec Littérature québécoise mobile-LQM et l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo-ADISQ un recensement d’initiatives culturelles mises en œuvre par des groupes et des individus à partir du Québec en réaction à la crise de la COVID-19. Cet outil de recherche auquel ont travaillé des chercheurs.ses, des professionnels.elles, des étudiants.tes et des partenaires culturels vise à fournir des données riches pour mieux étudier les impacts de cette crise sur les pratiques culturelles. 22 champs et disciplines sont touchés par cette veille à grande échelle: des musées aux bibliothèques, sans oublier la littérature, les médias, la musique et les arts de la scène. Grâce aux analyses que l’on cherche à susciter à partir des données collectées au cours de ce recensement, il s’agit de garder des traces, d’analyser, de brosser le portrait d’une crise qui a eu des effets marquants sur l’ensemble de la société, mais tout particulièrement sur le milieu culturel. Ce faisant, il s’agit de comprendre comment et dans quelle mesure le milieu culturel, artistique et littéraire a été appelé à adapter ses pratiques et celles de ses publics à une pandémie inédite. L’une des sources d’inspiration guidant cette réflexion est l’ouvrage Le printemps québécois. Une anthologie (Bonenfant, Glinoer et Lapointe, Montréal, Écosociété, 2013), tiré d’une autre crise majeure affrontée par la société québécoise.
Les journées d’étude proposées visent donc à réfléchir aux initiatives réalisées durant la crise de la COVID-19 et à en rendre compte par le biais de diverses perspectives théoriques et méthodologiques. En prenant appui sur le recensement du CRILCQ, le programme est organisé autour de quatre axes: 1) Réagir à la crise; 2) Créer pendant la crise; 3) Garder le contact en temps de pandémie; 4) Persévérer (et survivre).
Premier axe: Réagir à la crise. Analyser les réactions du milieu culturel et de la recherche à la suite de l’annonce du confinement imposé à compter du 13 mars 2020. Quelles ont été les premières actions concrètes posées par les différents représentants du milieu? Qu’est-ce qui distingue les (ré)actions des artistes, des organismes publics, des entreprises culturelles privées? Quelles ont été les initiatives mises en œuvre pour prendre le pouls de cette crise et suivre son impact au jour le jour? Les réactions ont-elles varié au fil du temps et des étapes de (dé)confinement vécues durant la pandémie?
Deuxième axe: Créer pendant la crise. Se concentrer sur la création issue de cette crise et les modalités qui l’entourent. De nombreux artistes ont en effet profité du temps d’arrêt imposé pour créer de nouvelles œuvres ou pour se réinventer. Comment la crise a-t-elle affecté la production des artistes? La pandémie a-t-elle influencé leurs choix thématiques, esthétiques, techniques, etc.? Dans quelle mesure les artistes travaillant en groupe de différentes tailles ont-ils dû réajuster leur démarche de création collective?
Troisième axe: Garder le contact en temps de pandémie. S’interroger sur la question du contact avec le public. La majorité des disciplines artistiques ont eu à renouveler leurs moyens de diffusion, à repenser leur manière d’entrer en contact avec le public. Les organisations, les artistes et les gestionnaires issus de milieux marginalisés font face, quant à eux, à des défis de taille qui nécessitent des analyses spécifiques, tout comme certains groupes et certaines régions.
Quatrième axe: Persévérer (et survivre). Se tourner vers l’avenir en posant la question de la pérennité des organismes culturels et de la survie des événements qui rythment la vie culturelle. Comment soutenir les artistes, les créateurs, les organismes et autres travailleurs du milieu culturel? Quelles sont les actions attendues des organismes gouvernementaux et parapublics qui guident l’orientation de la politique culturelle du Québec? La parole sera donnée aux organisateurs d’événements culturels, particulièrement touchés par la crise par le biais.
Les réflexions menées dans ces quatre axes déboucheront sur un ouvrage multimodal permettant de mettre en perspective les transformations plus ou moins durables provoquées dans le champ culturel et littéraire au Québec par la pandémie de COVID-19.
Les propositions de communication d’une longueur de 200 à 300 mots accompagnées d’une notice bibliographique de 100 mots sont attendues au plus tard le 15 décembre 2020 à l’adresse courriel suivante: Recensement.crilcq@gmail.com
Comité d’organisation:
Hervé Guay (UQTR)
Louis Patrick Leroux (Concordia University)
Sandria P. Bouliane (Université Laval)
Charlotte Moffet (Université de Montréal)
Lise Bizzoni (UQAM)
Olivier Lapointe (UQAM)
Partenaires:
Littérature québécoise mobile (CRSH)
Fonds de recherche Société et culture Québec
ADISQ