Rendez-vous LQM: notes sur les chantiers en développement

Auteur
Benoit Bordeleau
René Audet
Mélodie Simard-Houde
Détaiul du programme

Nous tenons tout d’abord à remercier L’UNEQ de nous avoir accueillis, toutes et tous, à la Maison des écrivains pour cette première édition des Rendez-vous LQM.

La grève du Syndicat des employé·e·s de l’UQAM ayant considérablement ralenti les activités du pôle Montréal, au début septembre, nous avons dû réajuster l’horaire des deux journées. Au lieu de la soirée de lectures et de performances prévue, il est proposé d’aller assister au spectacle Langues liées, produit par nos partenaires de La poésie partout, aux Jardins Gamelin. La soirée de lectures et de performances sera reportée à une date ultérieure qui sera communiquée aux partenaires en temps et lieu.

Ci-dessous, vous trouverez quelques notes qui vous donneront un aperçu des discussions nous ayant animé·e·s durant le premier Rendez-vous LQM.

Autour du Répertoire Entre la page et l’écran (et plus)

À force de discussions et à l’issue, notamment, de la première rencontre des partenaires au début de l’été dernier, nous avons convenu de scinder ce chantier en développant, d’une part, un Répertoire de ressources destiné aux professionnels du milieu (et dont les visées pourront être discutées à une date ultérieure, en présence d’Olivier Charbonneau) et, d’autre part, en poursuivant la mission de l’application web Entre la page et l’écran. Pour mémoire : « Entre la page et l’écran a été réalisé dans le cadre de l’exposition « Écrivains: modes d'emploi. De Voltaire à bleuOrange », en partenariat avec le Musée royal de Mariemont à Morlanwelz en Belgique.   L'application iPad Entre la page et l’écran se concentre sur l’expérience des lecteurs d’écrans Web et tactiles. On y trouve des fiches dédiées à des écrivains francophones dont les projets d’écriture les conduisent à investir autant dans la culture du livre que dans la culture de l’écran, transitant par conséquent entre la page et l’écran. Les écrivains contemporains se servent des médias non seulement pour faire connaître leurs œuvres, mais pour les réaliser et leur donner un nouvel empan, le texte y côtoyant l’image, la musique, des séquences vidéo. Internet n’est pas qu’un lieu de communication, c’est un outil de représentation, doté de sa propre esthétique. La littérature y trouve déjà une nouvelle configuration.»


Un travail de mise à jour des fiches (pas encore rendu disponible) a été effectué durant la période de développement de partenariat de LQM (2016-2019) afin de continuer à accumuler des données (à la fois à l’UQAM, à Concordia et à l’Université de Montréal). Force est de constater, toutefois, qu’il y a eu des changements assez importants dans les pratiques (de plus en plus tournées vers la performance et l’usage des réseaux sociaux). Il y aurait possibilité d’agrandir le bassin de fiches pour être le plus représentatif des communautés de pratique et des écrivain·e·s-lecteurs·trices actuels.  

Il s’agira de présenter, sur cette nouvelle mouture d’Entre la page et l’écran, des entretiens avec des autrices et auteurs qui ont tenu des blogues, créé des œuvres hypermédiatiques ou qui ont fait usage du numérique, de manière plus large, dans leur processus de création : une collaboration avec une équipe française ce qui permettra de rendre compte de la présence numérique d’auteurs francophones du côté de la France (et qui entretiennent, d’ailleurs, un certain nombre de collaborations avec des autrices et auteurs québécois). Il y aura inclusion de pages d’artistes, de documents, de traces d’écriture, etc. Entre la page et l’écran s’ouvrirait donc aux auteurs français et devrait permettre l’ajout de contenus divers au fil de l’eau. Nous parlons donc d’une mise à jour constante de la base de données de la part d’équipes de Montréal, de Québec et de Paris (collaboration qui restera à définir et à officialiser prochainement).

Qu’en est-il des réseaux sociaux comme nouvel espace de création, comment tout cela sera-t-il représenté sur le répertoire? Par ailleurs, en dehors du livre, d’autres espaces de création existent également hormis internet et les réseaux sociaux. Leurs supports risquent de disparaître si on ne les archive pas de façon numérique. Quel espace sera consacré aux supports qui rendent possibles ces initiatives d’écriture hors du livre et quel espace sera consacré à la littérature elle-même? Ouvre-t-on aux initiatives littéraires qui se retrouvent, par exemple, sur cassettes? Le projet de Patrimoine littéraire numérique (PLINe), seront consacrés à des initiatives passées de ce genre-là. Il reste à mieux baliser le champ temporel qu’occupera Entre la page et l’écran, question de ne pas redoubler du travail déjà entamé ailleurs ou simplement aboutir à une multiplication des plateformes.

Il sera aussi possible d’envisager la publication de dossiers thématiques, d’articles, de critiques et de comptes rendus sur un site tel qu’Entre la page et l’écran. Contrairement à Opuscules qui est un outil de médiatisation des formes littéraires qui ne sont pas nécessairement liées à l’usage du numérique, Entre la page et l’écran témoignera des pratiques qui en émergent. Des contenus enrichis s’y retrouveront nécessairement et quiconque voudra se plonger dans la rédaction de ce type de contenus (partenaires universitaires ou professionnels, professeurs ou étudiants) sera le bienvenu.

Il a évidemment été souligné qu’il y a certains enjeux entourant la multiplication des plateformes de diffusion (universitaires et autres) et que le tout s’explique en partie par les réseaux qui se forment de façon spontanée, aux projets qui sont portés par une poignée d’individus et parfois les communautés qui portent ces projets sont éphémères. Dès lors, ils ne prennent pas nécessairement en compte les questions de pérennisation et, de par leur nature, n’ont pas nécessairement les ressources financières pour le faire. Dans le cas de projets qui demandent la numérisation d’archives, il s’agit d’une entreprise chronophage qui exige des compétences techniques et une implication sur plusieurs mois, voire plusieurs années. Il y aura lieu d’entrer en contact avec les différents cogestionnaires et animateurs des médiathèques en ligne existantes. Quand les personnes en charge quittent les projets qu’ils ont développé, il est souvent difficile de les impliquer à nouveau ne serait-ce que parce qu’il y a déplacement de leurs intérêts. Le chantier Patrimoine littéraire numérique (PLiNe) doit viser la mise en place d’une concertation autour des médiathèques.

En lien avec PLiNe, certains chercheurs se pencheront sur un volet plus historique qui entretient des liens avec ces préoccupations: ils désirent inventorier les œuvres, d’une part, mais aussi les pratiques et les expérimentations qui font la constellation littéraire numérique d’ici. Écrire l’histoire des pratiques qui prennent des risques au plan formel tout comme au plan des contenus est d’une importance capitale. Lorsqu’il sera le temps d’envisager la présentation de ces projets sur une plateforme, il faudra le faire selon différentes portes d’entrée: période, auteurs et autrices, etc. Dans cette optique, il faut donc garder en tête les entrées spécifiques à chaque médiathèque : Opuscules se définit par un certain rapport au temps (à l’actualité, à la médiatisation de la littérature) ; Entre la page et l’écran, par les figures d’auteurs. Ces distinctions permettent de présenter les projets, même si l’objectif est que derrière, tout soit interopérable.

Suivant sur cette perspective plus historique, Rhizome a mis sur pied une communauté de pratique (CdP) rassemblant une douzaine de membres écrivain·e·s et/ou représentant·e·s d’organismes. Le tout est financé par le Conseil des arts du Canada par le biais du Fonds Stratégie numérique. Quatre piliers ou volets seront au cœur des discussions de la communauté (nommée Place et posture de la littérature québécoise en ligne) : 1) reconnaissance; 2) positionnement; 3) pérennisation; 4) découvrabilité. La première rencontre d’une série de 8 rencontres échelonnées sur 18 mois est prévue pour octobre: cette initiative peut être vue comme une communauté de travail non issue du monde académique, qui permettra d’établir les bases de certains projets, voire des chantiers de LQM. En tout temps, la communauté peut décider de mettre sur pied un projet selon les besoins spécifiques qui se présenteront. Il faut envisager la communauté de pratique comme l’opportunité d’une concertation qui touche directement aux questions posées par le partenariat. La CdP se penchera sur des enjeux plus contemporains et touchera probablement moins aux questions de patrimonialisation.

Nathalie Lacelle indique que la question patrimoniale est particulièrement importante et que des rapprochements sont en cours avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec. BAnQ, comme tout le monde le sait, est en train de revoir la question éducative au sein de sa programmation tout comme le soutien à la formation. On assiste présentement au développement d’espaces numériques de découverte pour les enfants, dont le Lab de découverte numérique axé sur la création. Un projet d’école d’été est dans l’air : il faudra permettre aux partenaires de se rendre sur place afin de participer à l’offre de formation. Nous aurions intérêt à utiliser des lieux déjà disponibles pour tous les publics afin d’y tenir des activités de lecture et de création numérique, pour assurer notre présence en dehors de l’université. Tout cela reste à définir et à préciser.

Une question à l’adresse des éditeurs : quels outils existent, actuellement, pour aider les éditeurs qui veulent parfaire leurs connaissances à propos du numérique? On mentionne la mise sur pied d’un comité de formation (à l’ANEL) pour donner un coup de pouce aux éditeurs par le biais du réseau des agents et agentes de développement numérique : il y a un besoin de circulation des informations au sein des milieux de pratique. De plus, le cycle de formation en arts numériques de TOPO, issu d’une collaboration entre l’UNEQ et le NT2 à propos des enjeux du livre numérique et de la réalité augmentée en édition, existe depuis 3 ans. Des praticiens, éditeurs et créateurs de livres numériques y explorent différentes formes de livres. Le tout se poursuivra donc dans le cadre des activités de TOPO et du NT2 en collaboration avec l’UNEQ.

Les offres de formations des différents partenaires (et plus), auront lieu d’être annoncées sur le Répertoire professionnel : ce sera l’un de ses mandats. Entre la page et l’écran ne sera pas le lieu pour ce type d’annonces. Aussi, la plateforme Biblius, destinée au public scolaire, est en cours de développement comme le rappelle Nathalie. Biblius vise à faire connaître les œuvres numériques aux enseignants (généralement aux formats PDF et ePUB3). Une enveloppe a été investie afin que les écoles puissent acheter des œuvres numériques : toutefois, les supports de ces œuvres (des tablettes, notamment) ne sont pas inclus dans l’enveloppe. L’équipe de Biblius souhaite que la plateforme soit évolutive en fonction des besoins et des formats. À la veille prévue sur les formats pour alimenter le Répertoire, il est suggéré qu’une veille sur les opportunités de financement à destination des organismes soit aussi faite.

Discussion autour du Répertoire professionnel

Nous envisageons déjà deux sections au Répertoire professionnel: 1) une dimension juridique (contrats, licences, droit numérique); 2) formations (rendre compte des offres de formation qui touchent à des publics spécifiques: scolaire, professionnel, etc.); 3) financement. Il ne faut pas sous-estimer l’importance de la veille d’informations que demandera le Répertoire : c’est un nombre d’heures important à prévoir. À cet effet un chantier de veille dans le secteur culturel est prévu au sein du réseau des agent·e·s de développement numérique (ADN). Nous serons tenus au courant quand le tout sera concrétisé : nous pourrons envisager une division des tâches entre les différentes équipes impliquées.

Le volet d’accompagnement numérique de Culture pour tous (qui existe depuis quatre ans). Cette année, l’organisme a décidé de créer un volet d’accompagnement numérique sous forme de webinaires qui se dérouleront durant l’été. À ce jour, il existe chez Culture pour tous des fiches de médiation culturelle numérique (pour la mise en place d’activités), un catalogue d’activités numériques (centaine d’activités offertes). De plus, on y retrouve des artistes qui proposent des services (particulièrement utile auprès des administrations municipales qui souhaite proposer aux publics des activités numériques sans savoir où les puiser). Une veille des ressources numériques est aussi faite dans le cadre des Journées de la culture, mais tous pourraient bénéficier d’une concertation sur ce plan pour éviter de multiplier les initiatives et, finalement, dédoubler le travail.

Il existe une communauté de pratique au Québec portant spécifiquement sur la veille, et qu’un guide des bonnes pratiques existe pour ce type d’initiatives (à destination des communautés de pratique, voir le site du CEFRIO). Il cible plutôt le milieu des bibliothèques publiques (mais aussi dans le milieu de la santé, etc.).


Autour des chantiers de développement 3 et 4 d’Opuscules

Nous nous entendons tous sur le besoin d’optimisation de l’application web : la lenteur de téléchargement commence à être un problème assez criant et avec la quantité de contenus prévue pour les prochaines années, on ne peut pas se permettre des performances moindres.

Les travaux sur la version 3 qui seront principalement dédiés à l’optimisation de l’application web, à l’implantation d’un moteur de recherche et d’une révision de la hiérarchie des contenus présentés en page d’accueil.  

Autres suggestions en vrac : 1) rendre disponible aux partenaires et au public désirant annoncer des évènements un guide qui facilite l’acquisition des informations pour ce qui est des formats à respecter, gabarit des textes, etc.; 2) offrir un filtre par région pour la section Évènements; 3) améliorer le travail de diffusion sur le terrain pour mieux faire connaître l’application web, notamment au sein des institutions d’enseignement comme les cégeps et les écoles secondaires; 4) offrir une navigation qui se rapproche de celle du podcast, à savoir la possibilité de générer des listes d’écoute; 6) scinder le bottin en deux : organismes / auteurs·trices pour mieux départager l’information (à réfléchir).

En termes de présentation de l’application, il y aurait lieu de rendre plus claire l’implication des organismes participants. Aussi, il peut y avoir apparence d’une cohabitation de deux missions : l’une d’échantillonnage ajoutée à celle d’un calendrier. Cela suggère un mandat d’exhaustivité qui ne peut être rencontré pour des raisons d’investissement en temps sur cette facette. Il faudra aussi se poser des questions quant à notre manière de créer une habitude de fréquentation chez les utilisateurs (plus grande efficience dans l’utilisation des réseaux sociaux et peut-être faudra-t-il envisager des moyens plus traditionnels de communication). Finalement, il importe de prendre en charge la pérennisation du partenariat (et dans ce cas-ci le projet Opuscules, tout en le renouvelant). Nous reverrons donc le plan de développement d’Opuscules pour nous consacrer aux développements techniques lors de l’élaboration de la version 3 et ce qui était envisagé comme développements pour la version 4 sera dirigé vers des efforts de consolidation et de pérennisation de la plateforme.

 

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